Circulaire commune relative à la prise en charge d’un patient souffrant d’un syndrome de délire agité et en crise
« Le risque de décès d’une personne manifestant un syndrome de délire agité ne doit pas être sous-estimé. Les services appelés à intervenir d’urgence sur place, qu’il s’agisse des services de police ou des services médicaux, doivent en conséquence être préparés à diagnostiquer rapidement la présence de ce syndrome et à coordonner leurs interventions respectives. »
Les personnes souffrant d’un syndrome de délire agité (EDS, pour excited delirium syndrome, en anglais) et en crise ont besoin d’une prise en charge appropriée et urgente. C’est la raison pour laquelle le Collège des procureurs généraux, de concert avec le ministre de la Justice, la ministre de l’Intérieur, des Réformes institutionnelles et du Renouveau démocratique ainsi que le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, a rédigé une circulaire commune établissant les directives de prise en charge de ces personnes.
Si l’on rencontre plus fréquemment des personnes souffrant d’un EDS et en crise dans les festivals, pendant des émeutes ou dans le monde de la nuit, ce syndrome se manifeste également chez des personnes atteintes de troubles psychiatriques ou physiopathologiques qui sont arrêtées ou placées en détention.
En pareille hypothèse, l’intéressé refuse les soins médicaux et ne se conforme pas aux ordres de la police. Les services d’urgence doivent donc être formés et préparés à gérer de manière appropriée ces situations complexes dans lesquelles le rôle de tous les acteurs impliqués doit être clairement défini.
Le « syndrome de délire agité »
Le syndrome de délire agité est un trouble psychomédical grave. L’attitude, l’agressivité et le comportement de la personne en crise souffrant de ce syndrome, influent significativement sur ses capacités de discernement. L’intéressé constitue un danger immédiat pour sa propre sécurité et celle des autres.
Comment reconnaître une personne atteinte d’un EDS ?
La circulaire commune fournit d’abord un instrument pratique permettant aux services de police et aux autres acteurs concernés de déterminer s’ils ont affaire à un patient EDS. Cet instrument décrit un certain nombre de caractéristiques qui doivent attirer de suite leur attention: la personne est extrêmement tendue ; elle ne se fatigue pas en dépit des importants efforts qu’elle déploie ; elle oppose de la résistance ; elle n’a aucune notion de la réalité ; elle n’est plus du tout sensible à la douleur, elle est extrêmement violente ou agressive...
Prise en charge d’un patient EDS
Les recommandations énoncées ont donc pour but de fournir à tous les acteurs impliqués un cadre de travail permettant une prise en charge adéquate du patient EDS. En tout état de cause, l’approche d’un patient EDS dépend de la première personne qui arrive sur les lieux.
Si le SMUR est le premier sur place, ce seront les médecins du SMUR qui évalueront si le patient est éventuellement en crise d’EDS. Dans l’affirmative, ils devront fréquemment demander le secours d’une équipe d’intervention appropriée, qui les aidera à maîtriser la personne en crise afin que les soins médicaux urgents puissent lui être administrés.
Si ce sont les forces de police qui arrivent les premières sur les lieux, elles devront d’abord et surtout créer une situation aussi sûre que possible avant l’arrivée des services d’urgence. Ensuite, elles devront s’efforcer de garder la personne en crise sous contrôle, voire la maîtriser. Le but est qu’elles puissent évaluer si l’agressivité est liée à un EDS. L’intervention médicale urgente est requise en composant le 112. La centrale de secours 112 posera une série de questions en vue d’évaluer le plus précisément possible la situation de l’intéressé. Ces questions sont incluses dans la circulaire commune.
La circulaire précise également que tant les forces de police que l’équipe d’intervention médicale doivent, immédiatement après l’intervention, rédiger un compte rendu du déroulement de l’opération.
Formations spécifiques
Les situations impliquant des personnes en crise nécessitent une approche spécifique. C’est pourquoi des formations sont dispensées depuis 2021 aux membres des services de police, afin que les fonctionnaires de police soient préparés à maîtriser si nécessaire et de manière adéquate une personne en crise EDS.